Tous les parfums de l'Arabie

Habits de feuillage, branches emmêlées dans les cheveux, et d'autres enserrant mon cou, le visage dissimulé sous un voile végétal, je suis bien celle dans l'image qui se présente sous une apparence d'arbre, pailles tressées jusqu'au bout des doigts. J'ai su me confectionner avec du papier ces feuilles si vertes aux nervures parfaitement dessinées, j'ai pu les enrouler autour des poignets, et je pose pour cette photo de groupe, assise à côté de Viola, elle aussi est méconnaissable, le visage peint, plutôt éclaboussé, ses paupières, ses pommettes, ses lèvres, dissimulées sous un masque pâle. Toutes les élèves ont revêtu l'uniforme du collège, à l'exception de nous deux, Viola et moi. Nous sommes, ce jour-là, deux pensionnaires costumées déjà mais d'une manière incomplète, nous ne sommes pas tout à fait prêtes pour la répétition de Macbeth. Mariette Condroyer.